Ce mercredi, "Le Canard Enchaîné" accuse Lilla Merabet, vice-présidente de la Région Grand Est d'avoir favorisé la start-up de son compagnon. Elle aurait aussi "oublié" de déclarer une participation dans une holding financière à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Un article dans l'édition du Canard Enchaîné de ce mercredi 30 mai met en difficulté Lilla Merabet sur deux points. Selon l'hebdomadaire, la vice-présidente aurait omis de modifier sa déclaration d'intérêt pour signaler à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique les 90% qu'elle détient dans une holding baptisée Oxymore Resolution. "Je ne savais pas qu'il fallait les mentionner", plaide l'élue dans le Canard.
Mais plus comprometttant, l'élue passée à LREM en 2017 aurait favorisé une start-up dirigée... par le compagnon de Lilla Merabet, vice-présidente de la Région Grand Est en charge de la compétitivité, du numérique et de la filière d’excellence. Au titre de son mandat, Lilla Merabet préside Semia, un incubateur pour start-up créé par l'université de Strasbourg. Or Semia a permis et alimenté le développement de la société Fibermetrix, entreprise dirigée par le compagnon de Lilla Merabet. Une start-up qui a bénéficié d'un investissement de 600.000 euros en 2016 financé par la Région, via Capital Grand Est, une société de gestion régionale en capital-investissement ou siège... Lilla Mirabet. "Je ne connais pas toutes les start-up que nous subventionnons", a-t-elle délclaré au Canard Enchaîné.
"C’est pour le moins irresponsable"
Jean Rottner, actuellement en vacances à l'étranger, rencontrera sa vice-présidente lundi matin. En attendant, le président de la région Grand Est a saisi le déontologue de la région Grand Est, Sébastien Touzé, professeur de droit public à l’Université de Paris-2 (Panthéon-Assas) qui devra auditionner - avec son accord - Lilla Mirabet en fin de semaine. Ce n'est qu'après les conclusions du déontologue et son entretien avec sa vice-présidente que Jean Rottner s'exprimera sur ce dossier épineux.Dans un communiqué, le groupe socialiste de la Région a réagi : "Nous apprenons avec sidération que la Présidente de Semia (incubateur générateur de startups), par ailleurs vice-présidente de la Région Grand Est en charge de la compétitivité, du numérique et des filières d’excellence et jusqu’à récemment en charge de l’innovation et de la recherche, ne connaît pas toutes les startups que cet incubateur soutient : c’est pour le moins irresponsable et preuve d’une très mauvaise présidence....C’est là sans doute les nouvelles pratiques des élu.e.s de l’exécutif régional et du nouveau monde macroniste."